★ « Fragile Concrete » par la photographe Maria Svarbova, à la Cité Radieuse Le Corbusier Marseille
Cet été à Marseille, la Cité Radieuse accueille la première exposition individuelle en France de Maria Svarbova. Artiste photographe Slovaque, elle est l’auteure des séries « Human space » et « Swimming pool » qui lui ont procuré une renommée internationale. A travers une série de clichés originaux, l’exposition « Fragile Concrete » est consacrée au « village vertical » conçu par Le Corbusier. Avec cette exposition, Maria Svarbova exprime une réflexion personnelle sur notre époque de distanciation sociale et d’isolement, en même temps qu’un hommage solaire au génie des lieux sur un site élu par les Grecs il y a 26 siècles, où Le Corbusier inaugura il y a bientôt 70 ans, la « ville radieuse » du futur.
Exposition « Fragile Concrete » par Maria Svarbova
A l’invitation de Kolektiv Cité Radieuse, galerie dédiée à l’empreinte des mouvements architecturaux du 20e siècle dans le design contemporain et les arts visuels, Maria Svarbova a réalisé une série exclusive d’une vingtaine de photographies grand et très grand format, dans le contexte du village vertical imaginé par Le Corbusier. Dans ce travail, l’artiste développe ses thèmes privilégiés : l’esthétique moderniste, la relation avec l’architecture et la distance sociale entre les individus, pour livrer une réflexion aux accents mythologiques sur notre expérience d’isolement. La lumière aveuglante de la Méditerranée, le béton blanchi évoquant les falaises environnantes, les veines du bois imprimées dans les murs de l’Unité d’Habitation, créent ainsi des interférences naturelles dans l’univers esthétique essentiellement urbain de Maria Svarbova. La scénographie présentée suit le fil narratif d’une histoire d’incommunicabilité entre un homme et une femme, résonnant avec notre environnement actuel, mis en abime par plusieurs emprunts aux figures de la mythologie grecque et à leurs destins : Apollon et Daphnée, la Chute d’Icare, la Méduse ou bien les Caryatides et les Atlantes… Autant de références subtiles aux prétentions de l’Homme qui apportent une nouvelle épaisseur aux thèmes qui lui ont apporté la reconnaissance.
Le récit puissant que nous livre Maria Svarbova, ouvre un dialogue entre la paradoxale fragilité du béton comme matériau et la vulnérabilité des relations humaines. Dévoilée dans les espaces publics et privés de l’iconique Cité Radieuse baignée par le paysage minéral de Marseille, l’exposition « Fragile Concrete » marque une nouvelle étape dans le travail de cette talentueuse artiste.
Curatrice : Laura Serra Forest – Costumes et stage set : Laura Štorcelová – L’exposition s’incrit dans le cadre de l’Année du Design Slovaque 2021
Maria Svarbova confronte le passé récent et notre présent de plus en plus dystopique pour explorer la solitude humaine.
⚑ Adresse : Galerie Kolektiv Cité Radieuse Le Corbusier, 280 Boulevard Michelet, 3ème étage – 13008 Marseille
⚑ Liens : Instagram kolektiv Cité Radieuse – Instagram Maria Svarbova – mariasvarbova.com
⚑ Dates et horaires : Du 26 juin au 27 août 2021 – Entrée libre
En savoir plus sur Maria Svarbova
Maria Svarbova est née en Slovaquie en 1988, à la veille de l’effondrement du bloc soviétique. Elle a ainsi grandi dans un pays où l’architecture moderniste a laissé une empreinte profonde dans le paysage urbain, donnant aux villes certains de leurs lieux emblématiques. Cet environnement, à la fois ordonné et décati est le décor de ses photos. Il évoque une vie simple et frugale, mais aussi recluse et placée sous un contrôle social étroit. Cette ambivalence transparait dans des mises en scènes chorégraphiées d’activités ordinaires : un réfectoire d’entreprise, l’emballage de la viande dans une boucherie, une classe de natation ou de gymnastique, une femme assise dans une salle d’attente ou subissant une visite médicale de routine, réalisées par des sujets/modèles dépourvus d’émotion.
Cet environnement aseptisé où les interactions humaines sont réduites au maximum, résonne puissamment avec celui auquel nous a astreint l’expérience du confinement. Mais la tension qui le caractérise constitue depuis plusieurs années l’essence du travail de Maria Svarbova. Ces documents d’une réalité plus aussi fictive qu’il n’y paraît, portent également une touche de modernité, communiquée par leur palette chromatique et le recours à une diversité de sujets/modèles qui accentuent leur intemporalité. Depuis les séries « Swimming pool », « Plastic People » et « Human Space » qui lui ont apporté une renommée internationale, les scènes irréelles saisies par Maria Svarbova confrontent le passé récent et notre présent de plus en plus dystopique pour explorer la solitude humaine.
C’est pourquoi son travail, exposé auparavant à Mexico, Taipeh, New York ou Madrid, rencontre un tel succès, dont témoignent ses apparitions dans Vogue, Forbes ou The Guardian, ou la série récemment réalisée pour Apple. En 2018, Maria Svarbova a reçu le prix Hasselblad Master Art.